Une commune sans discrimination, où chaque personne compte

Dans la Région de Bruxelles-Capitale, deux tiers de la population est issue de l’immigration. La majorité des personnes issues de l’immigration sont arrivés à Bruxelles pour travailler, où ils sont souvent considérés comme des travailleurs de seconde zone. Ces travailleurs issus de l'immigration connaissent une double inégalité : comme fils d’ouvriers et comme fils d’immigrés. Il y a l’exploitation et l’inégalité sociale commune. Et puis ils subissent en plus la discrimination et inégalité des droits, la surreprésentation dans les emplois précaires, l’absence de possibilités de promotion... Ces travailleurs sont aussi souvent considérés comme des citoyens de seconde zone. Cela se passe sur le marché locatif, où pendant le confinement la discrimination envers les personnes avec un nom d’origine nord-africaine a atteint 36%. Cela se passe dans l’enseignement où les écoliers d’origine nord-africaine ou subsaharienne sont dirigés régulièrement dans des filières subalternes. Ou encore dans l’espace public dans le rapport avec la police où ils sont contrôlés plus souvent. Le risque de vivre dans la pauvreté, d’être au chômage, de vivre dans un logement insalubre ou d’avoir un plus faible niveau de scolarité est beaucoup plus grand lorsque vous n’avez pas la “bonne” couleur de peau ou quand votre nom suggère une origine étrangère. Le racisme est une triste réalité.Cette super-diversité devrait représenter un atout majeur, pour autant que nous parvenions à offrir à tous et toutes des droits et des chances égaux, garantissant ainsi que la solidarité l’emporte sur la concurrence. Tout dépend de ce qu’on en fait. Il suffit de voir les Diables Rouges, qui sont devenus meilleurs en intégrant les belges de toute origine avec un Jan, un Thibaut, un Marouane, un Kevin, un Romelu, tous ensemble pour les mêmes objectifs. La diversité est une grande richesse. Tous ensemble on est plus fort et ce qui nous unit nous rend plus fortsEt c’est également le cas pour toutes les autres formes de discriminations. Il existe dans nos communes une pénurie en termes d’emplois, de logements abordables, d’enseignement de qualité accessible à tout le monde. Les caisses se sont vidées parce que l’argent public est parti sous forme de cadeaux aux plus riches de notre pays. Et à partir du moment où il y a manque, c’est la concurrence parmi la population. Qui aura un logement social ? Qui aura un bon emploi ? Qui aura une place dans une bonne école ? Si vous êtes d’origine étrangère, si vous portez le voile, si vous êtes LGBTQIA+, tout est plus compliqué. Les différences en tout genre sont utilisées pour diviser la population et masquer les problèmes de fond : manque de logements abordables, manque d’emplois de qualité, enseignement à deux vitesses, pauvreté… Avec le PTB, nous voulons éliminer la concurrence entre les personnes en difficulté. Nous voulons une commune qui puisse répondre aux besoins des gens, quelle que soit leur origine, leur religion, leur sexe, leur genre ou leur orientation sexuelle... Nous voulons une commune qui se bat activement contre toutes les formes de discriminations. Nous voulons une commune où la multiculturalité, la différence, la solidarité, l’échange seront des valeurs mises à l’honneur. Une commune unie dans sa diversité.

Ce que nous voulons

Un. Une commune où tout le monde compte

  • Nous mettons l’accent sur le développement des services publics (CPAS, logement social, travail, enseignement de qualité, maisons médicales avec des soins gratuits, etc.) comme clé pour stopper la concurrence au sein de la classe travailleuse.
  • Nous développerons des projets capables d’en finir avec le décrochage scolaire pour que l’avenir de chaque jeune compte (remédiation, plus d’encadrement et de soutien dans les écoles, ... voir chapitre enseignement du programme).
  • Nous lancerons des campagnes de sensibilisation qui renvoient une image positive de l’immigration. La communication officielle et celle dans l’espace public doivent refléter notre diversité dans sa réalité. Les démarches et les formulaires sont rendus inclusifs.
  • Nous « décoloniserons » l’espace public et rendrons justice à l’Histoire de l’immigration au sein des programmes scolaires.
  • Nous créerons des maisons de quartier qui développent la rencontre autour de projets interculturels et réellement populaires. Nous y organiserons des assemblées de quartier pour décider ensemble de projets. Nous renforcerons les moyens en personnel de ces maisons de quartier. 
  • Nous développerons dans les logements publics des projets interculturels et intergénérationnels.
  • Nous multiplierons les activités pour les enfants et les jeunes dans l’espace public. Comme nous l’avons fait à Borgerhout, nous voulons former des jeunes responsables pour encadrer leurs activités dans leur quartier et prévenir les conflits grâce au dialogue et à la confiance.
  • Nous continuerons d’encourager un maximum la population à participer au débat démocratique. Notamment en encourageant les non-Belges ayant le droit de vote à s’inscrire en tant qu’électeurs pour les élections. Nous soutenons également les initiatives citoyennes comme 1Bru1Vote : nous voulons engager la commune à œuvrer pour le droit de vote des étrangers aux élections régionales.

Deux. Un vaste plan d’action de « tolérance zéro » contre le racisme et les discriminations.

  • Nous voulons lancer un vaste plan d’action communal contre le racisme et les discriminations, avec des objectifs concrets et une évaluation annuelle par des acteurs de la société civile. 
  • Nous voulons que la commune organise le « testing anti-discrimination », particulièrement sur le marché du logement et de l’emploi. Si la commune ne peut pas sanctionner elle-même, elle doit porter plainte et systématiquement faire appel aux services régionaux compétents.
  • Nous voulons que chaque maison de quartier devienne une antenne où les citoyens peuvent porter plainte et alerter les services communaux de l’égalité. Les formalités administratives doivent être simplifiées et l’anonymat doit être garanti.
  • Nous voulons appliquer une politique de « tolérance zéro » contre le racisme et les discriminations au sein de la police. Tout acte ou propos qu’il soit raciste ou discriminatoire doit être sanctionné. Des pratiques discriminatoires comme le « profilage ethnique » dont use la police doivent être abolies. Les policiers lanceurs d’alerte doivent être protégés (voir chapitre “sécurité”)
  • Nous voulons appliquer cette « tolérance zéro » aussi dans les services publics et administratifs. Cela vaut également pour les responsables politiques.
  • Nous voulons que le personnel communal et de police soit formé et sensibilisé de manière intensive au respect de la diversité et à l’interculturalité.
  • Nous voulons que la commune montre l’exemple : son personnel doit refléter la diversité qui existe dans la population. Des quotas d’embauche doivent être fixés et doivent également concerner les postes à responsabilité.
  • Nous voulons aussi que la commune rejoigne ECCAR, la coalition internationale des villes contre le racisme. Il s’agit d’une initiative créée par l’Unesco afin d’échanger les bonnes expériences politiques de lutte contre le racisme et les discriminations.

Trois. Lutter contre le racisme structurel au sein des zones de polices

  • Nous mettons en place une politique de zéro-tolérance pour des faits avérés de racisme dans la police et de la part de la police. Nous mettons en place des sanctions sérieuses, efficaces et rapides envers ceux qui ne respectent pas les règles ni la loi. 
  • Stop au phénomène du profilage socio-ethnique. Les gens doivent être contrôlés s’ils font quelque chose de suspect et non pas sur base de leur apparence. Il est inacceptable qu’une partie de notre jeunesse subisse régulièrement des contrôles pour « délit de sale gueule ». Nous défendons l’obligation pour la police de fournir un récépissé de contrôle.
  • Nous devons protéger les policiers qui osent dénoncer les abus, harcèlements, comportements racistes envers des collègues et la population. Nous mettons en place une “ligne verte” pour protéger les lanceurs d’alerte. Il faut garantir qu’ils ne soient pas menacés, mutés, rétrogradés, etc.
  • Contre l’impunité, nous ouvrons une enquête externe en cas de problèmes graves. Nous soutenons la constitution d’un organe indépendant avec implication de la population qui contrôle la police.
  • Pour une police représentative, nous engagerons davantage de policiers qui connaissent bien les zones où ils travaillent. Nous diversifions la police afin qu’elle reflète la population bruxelloise, avec des objectifs chiffrés et des actions positives
  • Nous rendons obligatoire un cycle de formation continue pour sensibiliser sur la diversité, l’antiracisme et la lutte contre les discriminations.
  • Nous organisons des rencontres régulières entre les policiers et les jeunes, dans les zones où ces policiers patrouillent, et des visites guidées approfondies du quartier avec des gens du terrain.

Quatre. Impliquer activement les différentes communautés.

  • La liberté de religion et de culte consacrée dans la loi doit être effective.
  • L’interdiction du port du voile sur le lieu de travail comme dans l’enseignement doit être levée, d’autant plus que dans les faits, elle ne vise principalement que les femmes musulmanes. Cette interdiction est injuste et constitue un frein à l’insertion professionnelle et à l’émancipation sociale. 
  • Nous défendons une politique interculturelle active et égalitaire, avec des endroits adaptés prévus pour les différentes fêtes traditionnelles ou religieuses dans l’espace public.
  • Nous voulons organiser le dialogue entre toutes les communautés, nous voulons les impliquer au niveau organisationnel et nous appuyer un maximum sur les personnes qui bâtissent des ponts entre les cultures. 
  • Nous nous opposons à l’instrumentalisation de la question du bien-être animal dans l’objectif de stigmatiser certaines parties de la population en interdisant l'abattage rituel.

Cinq. Apprendre à respecter les différences et agir contre le harcèlement

  • Respecter les différences, cela s’apprend. Les écoles ont un rôle à jouer pour que chaque enfant respecte les différences des autres et soit respecté. Chaque enfant a le droit de se sentir bien dans sa peau et en sécurité. Aucun enfant ne doit vivre l’exclusion ou le harcèlement à cause de ses origines, de son genre ou parce qu’il ou elle n’a qu’une seule maman ou deux papas.
  • Ne pas être accepté parce qu’on est différent peut impacter négativement le bien-être des élèves. Le harcèlement peut mener jusqu’au suicide. Dans nos écoles, nous apprenons à prendre soin les uns des autres. Nous éduquons à la tolérance. Nous créons des lieux sûrs où les élèves peuvent parler de leurs différences, relations et émotions, sans peur d’être jugés ou mal vus.
  • Les cours doivent être inclusifs et actualisés pour mieux refléter la réalité de la société. Cela va des exemples donnés en classe aux énoncés des exercices, en passant par le contenu des cours.
  • Nous soutenons des projets d’élèves qui veulent sensibiliser contre toutes les formes de discrimination et de violence.

Six. Une commune multilingue

  • Nous développons un enseignement bilingue par immersion. L’enseignement bilingue fonctionne quelle que soit la langue maternelle des élèves, il améliore le niveau scolaire et facilite l’apprentissage futur d’autres langues.
  • Nous augmentons la coopération entre les centres culturels francophones et néerlandophones au niveau de l’usage des infrastructures, du matériel technique et de la programmation. 
  • Nous garantissons le bilinguisme dans les services publics en offrant des cours au personnel pendant les heures de travail.
  • Nous améliorons la communication multilingue vers les habitants en ce qui concerne les activités culturelles francophones et néerlandophones, pour créer des ponts.